Page:Revue de Paris - 1905 - tome 2.djvu/675

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


FACHODA[1]

Au moment de l’arrivée des Anglais en Égypte, le Khédive exerçait sa domination sur les vastes territoires situés entre la Haute-Égypte et le lac Victoria-Nyanza. Le cours entier du Nil lui appartenait, depuis sa source jusqu’à son embouchure. Dans l’étendue du Soudan se trouvaient compris l’Ouganda, l’Équatoria, l’Harrar, le Bahr-el-Ghazal, le Darfour, le Kordofan, la Nubie, Khartoum, Fachoda, Berber, Dongola. Ces possessions étaient le fruit des conquêtes de Méhémet-Ali et d’Ismaïl Pacha. Les plus récentes, le Bahr-el-Ghazal, l’Équatoria et l’Ouganda, dataient de 1870 à 1874. Elles avaient été régularisées par des firmans impériaux, notamment ceux de 1873 et 1875, qui en avaient confié l’administration au Khédive, à titre héréditaire. Cet ensemble, grand quatre fois comme la France, était donc placé, aussi bien que l’Égypte, sous la souveraineté du Sultan et faisait partie de l’empire ottoman. Les puissances n’en ignoraient pas, puisque les firmans leur avaient été officiellement communiqués et étaient acceptés par elles.

L’autorité du Khédive, représentant du Sultan, était re-

  1. La Revue a la bonne fortune d’offrir à ses lecteurs la primeur de ce chapitre du livre que M. C. de Freycinet va publier tout prochainement sur la Question d’Égypte.