Page:Revue de Paris - 1913 - tome 5.djvu/883

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LA CHINE DÉSUNIE

Voici deux ans environ que la Chine est en révolution ; un an et demi que la république a été officiellement déclarée à Péking, six mois que le Parlement était assemblé à la capitale pour voter une constitution, et pour nommer le président définitif. Des grandes puissances, l’Amérique était la seule à avoir reconnu le nouveau gouvernement, et à ne pas faire partie du consortium des puissances prêteuses ; or au début d’octobre on annonçait de Péking, la conclusion d’un prochain emprunt ; le 7 octobre, luan était élu à la première magistrature, et immédiatement commençaitla reconnaissance de la république par toutes les grandes puissances.

Comment expliquer de si brusques décisions, après de si longues attentes ? L’unité s’est-elle faite entre les partis, hier encore si divisés, ou bien les diplomates se bornent-ils à enregistrer l’avènement de Yuan et de son pouvoir pacifique ? A d’autres époques, des crises semblables ont-elles fini ainsi ? • Aujourd’hui, les adversaires politiques d’hier sont-ils d’accord ? Au moment où la république est proclamée et reconnue, n’est-il pas surprenant de constater que les révolutionnaires, qui Font rendue possible, sont tous en fuite à l’étranger ? Si Yuan apparaît maintenant aux deux Chambres, et aux puissances} comme le maître de l’heure, sans concurrent, pourquoi l’Angleterre, il n’y a pas un mois, représentait-elle à son allié le