Oh ! c’est une histoire de sang[1] !
J’aime cette histoire.
(On frappe. Catterina ouvre la porte [à] Bindo Altoviti et Giulio Capponi.)
Mon oncle !
(Bindo l’embrasse. Maria vient à sa rencontre.)
Je viens tenter un nouvel effort sur lui.
Hélas puisse-t-il n’être pas inutile ! Je vous laisse ensemble. (Elle sort avec Catterina.)
Renzo, je viens vous prier de démentir la ridicule anecdote qui circule sur votre compte ce matin.
Bon parent ! Nous y voilà ! (Haut.) Et quelle est la chronique ? Fait-elle un peu plus d’honneur à l’esprit de son auteur, que toutes celles dont jusqu’ici j’ai été le héros ?
On assure que vous avez supporté les insultes de ce valet de la Cour de Rome, ce Valori. On dit même que la seule vue de son épée dirigée contre vous…
Il suffit, mon oncle, l’histoire est assez exacte[2].
- ↑ Cf. Musset, Lorenzaccio, acte II, sc. iv :
LORENZO
Catherine, Catherine, lis-moi l’histoire de Brutus !…
CATHERINEAh ! c’est une histoire de sang.
- ↑ Cf. Musset, Lorenzaccio, ibid.
(On frappe.)
CATHERINE
C’est mon oncle Bindo et Baptista Venturi.
(Entrent Bindo et Venturi.)
BINDO, bas à Marie.Je viens tenter un dernier effort.
MARIENous vous laissons ; puissiez-vous réussir !
(Elle sort avec Catherine.)
BINDOLorenzo, pourquoi ne démens-tu pas l’histoire scandaleuse qui court sur ton compte ?
LORENZOQuelle histoire ?
BINDOOn dit que tu t’es évanoui à la vue d’une épée ?…
LORENZOL’histoire est vraie, je me suis évanoui.