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Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/117

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UNE RUE A CHALON-SUR-SAONE GRAVURE A L'EAU-FORTE DE M. CHARLES MALDANT OUR les Parisiens, Charles Maldant est un inconnu. Ce provincial, qui a appris à peu près seul tout ce qu'il sait, vit, travaille, expose en province, et s'il quitte parfois son pays natal de Savigny-lès-Beaune (Côte- d'Or), c'est pour courir les départements, en quête d'une vieille ville qui le charme et le retienne. Il a commencé par peindre; puis le des- sin au roseau et à l'encre de Chine, si apte à rendre les grands effets de lumière chers à l'artiste, l'a conduit tout naturellement à l'eau-forte. Sa technique, un peu compliquée peut-être, mais originale et expressive, n'aurait pas man- qué de le faire remarquer, pour peu qu'il eût consenti à fréquenter les Salons de la capitale. Mais non ! De même qu'il a cherché son inspiration loin de la Butte Montmartre et des grands boulevards, — à Rouen, à Lisieux, à Lille, à Chalon-sur-Saône, — de même il s'est contenté d'envoyer ses oeuvres aux expositions régionales, où elles ont été souvent récompensées et parfois acquises par les municipalités pour leurs musées : on ne trouve pas moins de huit tableaux de Charles Maldant au musée de Lille. Si rares sont aujourd'hui les artistes qui ne cèdent pas à la tentation de se déraciner, que celui-là méritait d'être signalé. E. D.