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Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/143

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112 LA REVUE DE L'ART les noms des plus éminents : les naturalistes Max Liebermann (1847), Fritz von Uhde (1848), comte de Kalckreuth (1855); Franz Stuck (1863), qui se rattache à l'école de Piloty ; Max Klinger (1857), célèbre surtout par ses eaux-fortes, dont quelques-unes sont admirables, etc. Pour nous résumer, nous dirons que l'inspiration et le goût de l'étude n'ont jamais fait défaut à l'école allemande, mais que, faute d'une forte discipline, elle tend à se relâcher sous le rapport de l'exécution. C'est justement cette forte discipline qui l'a soutenue au cours du xixe siècle ; les Nazaréens lui ont appris le dessin et la composition ; l'école historique lui a donné la verve et le souci de la couleur; Piloty et ses élèves l'ont formée à la technique ; Bocklin, Lenbach, Menzel et Leibl ont su concilier toutes ces qualités et les renouveler par leur génie propre, tandis que leurs successeurs, MM. Liebermann, de Kalckreuth et de Uhde, ont montré comment il fallait étudier la nature en savant et en artiste. Aujourd'hui, la forte discipline d'autrefois semble brisée ; on a tant appris que l'on croit inutile de plus rien apprendre ; on a tellement été rompu à la tradition allemande, que l'on veut imiter tous les peuples ou s'abandonner à sa fantaisie. Il ne semblerait pas que l'indépendance d'aujourd'hui serve aussi bien l'école allemande que la discipline d'autre- fois ; il y a foule de bons portraitistes, d'ingénieux symbolistes et de consciencieux naturalistes : Bocklin, Leibl, Menzel et Lenbach n'ont pas été remplacés, et MM. Liebermann et de Uhde n'ont pas trouvé leurs égaux. LA MAZELIÈRE