Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/149

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LA REVUE DE L'ART 118 telle composition a certainement vu des Drouais et s'en est souvenu. Et ce portrait de l'artiste par lui-même, avec son front aux nobles lignes, encadré parla perruque poudrée, sa bouche entr'ouverte et relevée par un léger sourire, et ses yeux dont l'expression très douce atténue ce qu' a de trop autoritaire le pli vertical qui sé- pare les deux sourcils, ce portrait où le visage est enlevé par de larges touches et le costume traité en ébauche, ne procède-t -il pas directe- ment des maîtres fran- çais ? Il est d'une sim- plicité, d'une sobriété, d'une justesse remar- quables : si quelque chose fait défaut, c'est la vie intérieure : nous avons déjà dit à quel point Krafft manquait de profondeur. Nous avons signalé aussi son goût, trop sou- vent manifeste, des arrangements conven- tionnels : à cet égard, PEU KRAFFT. — ELIS SCHRÔDERHEIM. Musée national. Stockholm. ses portraits de femmes sont caractéristiques, et il suffira de citer à titre d'exemple celui de la princesse Czartoriska, née comtesse Flemming, et celui de la comtesse Branicka, née Poniatowski, soeur de Stanislas- Auguste, qui se trouvent à Paris dans la collection de la comtesse André Mniszech. Ils appartiennent tous deux à la période polonaise de l'artiste et représentent, en leurs atours les plus riches, deux des femmes les plus en vue de la cour de Varsovie. Mais qu'on les rapproche du portrait de Maria-Wilhelmina Ekebom, que Krafft avait épousée en 1775, et la diffé-