Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/175

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

140 LA REVUE DE L'ART à figures qui se suivent dans le missel de Lyon, du folio 206 au folio 430, le manuscrit de Bruxelles n'en compte, du folio 212 au folio 417, guère plus de cinquante. Dans la première moitié, celle qui est comprise entre le frontispice et le Canon, les deux manuscrits diffèrent uniquement par les détails des encadrements et les variantes de quelques compositions : la série des images pieuses est exactement la même dans l'un et l'autre, sur les pages correspondantes. Rien n'est donc plus légitime et plus simple que de compléter le manuscrit mutilé à l'aide du manuscrit complet. Voici, dès lors, comment se reconstituent les feuillets manquants du missel de Lyon. Le dernier feuillet du calendrier (f° 6) n'avait naturelle- ment aucune décoration. Le premier feuillet du missel proprement dit (f°7) était entouré d'un encadrement, orné de médaillons qui représentaient des scènes de la vie de la Vierge: en lettrine, le prophète David. Le feuillet hors texte qui faisait face à la miniature du Canon (c'était le f° 202 v°j était encore plus richement orné que la première page du missel : comme le frontispice, il formait un tableau véritable; le Crucifiement, dans un cadre dont les médaillons racontaient l'histoire évangéliquc depuis l'An- nonciation jusqu'à la Passion. Des deux autres feuillets qui manquent, le second feuillet du Canon (ancien f° 204) n'avait d'autre ornement que des rinceaux ; la page du jour de Pâques (f° 209) reproduisait en lettrine la Résurrection du Christ, qui se trouve déjà représentée sur la page initiale du Canon. Ainsi deux des cinq feuillets perdus avaient des miniatures presque aussi riches que celles du frontispice et du Canon, à qui elles faisaient face et pendant. L'une de ces miniatures existe encore 1. Elle a été léguée en 1902 au musée du Havre 2. Le feuillet isolé porte au bas de son encadrement les 1. C'est à la Revue de l'Art ancien et moderne qu'est due cette découverte. A la suite de la publi- cation de mon étude sur un Missel de Jean Borgia, dont les miniatures sont d'un disciple d'Atta- vante, un abonné de la Revue, M. Tailleux, me fit l'honneur de me consulter au sujet de la page de style analogue que possédait le musée du Havre. Il m'en envoyait une photographie. Je n'eus pas de peine à y reconnaître un feuillet du missel de Lyon. Les renseignements que M. Tailleux. voulut bien ajouter à sa première communication confirmèrent promptement mes remarques. Je tiens à remer- cier ici mon érudit et aimable correspondant. 2. Cette précieuse page provient de la succession de M. Langevin-Bazan, à qui elle avait été donnée vers 1850.