Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/184

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L'ANNONCIATION. ( MUSÉE DES OFFICES, FLORENCE.) DEUX BIOGRAPHIES DE VERROCCHIO 1 ux biographies nouvelles de Verrocchio viennent d'être publiées presque simultanément: l'une anglaise, par Mlle Maud Cruttwell,l'autre française, par notre éminent collaborateur M. Marcel Reymond. Toutes deux sont des ouvrages excellents, d'une science très sûre et du goût critique le plus délicat : avec cela, illustrées excellemment. Et toutes deux nous sont a autant mieux venues que le sujet qu'elles traitent, ce que l'on pourrait appeler «le Cas Verrocchio», est peut-être le problème le plus curieux de toute l'histoire de l'art florentin de la Renaissance. Andréa Verrocchio était, comme l'on sait, un très habile orfèvre de Florence, qui, vers l'âge de trente ans, avait joint à sa boutique d'orfèvre un important atelier de sculpture et de peinture. Ses contemporains, tout en appréciant sa conscience d'artisan et l'adresse singulière de sa main, le tenaient peur un artiste médiocre, sans grande inspiration, et mettant toujours dans son oeuvre personnelle, suivant l'expression de Vasari, «  quelque chose de dur et de crû » qui empêchait qu'on pût le comparer non seulement à son prédécesseur Donatello, mais à ses confrères Luca della Robbia, Antonio Rossellino, ou Desiderio de Settignano. On racontait notam- ment que, s'étant essayé à la peinture, il avait dû y renoncer presque aussitôt, en découvrant combien le travail de ses élèves était supérieur au sien, et que, désormais, 1. Verrocchio, par Mlle Maud Cruttwell, un vol. in-8° illustré, Londres, librairie Duckworth, 1905. — Verrocchio, par M. Marcel Reymond, un vol. in-18 illustré, de la collection des Maîtres de l'art. Paris, librairie de l'Art ancien et moderne, 1906.