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Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/218

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LES PEINTURES DU CHATEAU DOIRON Au printemps de 1699, le collectionneur Boger de Gaignières prenait le chemin du Poitou, muni d'une recommandation du ministre Le Peletier pour l'intendant de la province : «  C'est l'homme le plus dangereux, disait la lettre, qui puisse mettre le pied dans votre département : il n'entre jamais dans un pays qu'il n'en emporte tout ce qu'il y a de beau et curieux ». Après un agréable séjour à Fontevrault, où l'abbesse Gabrielle de Bochechouart et sa soeur, la pénitente MME de Montespan, s'intéressèrent à ses travaux, il pénétra dans cette marche poitevine si étroitement liée au développement artistique de la Touraine qu'on se croirait à chaque pas sur les bords de la Loire. Au milieu de juillet, il arriva à Saint-Jouin-de-Marnes, accueilli par les bénédictins comme Mabillon lui-même. Quand il eut dépouillé tout à loisir le chartrier, relevé les épitaphes, dessiné les sceaux et les tombeaux, copié même intégralement le cartulaire, en savourant entre temps le vin blanc et les LA rEVUE DE L'ART. — XX. 23