Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/361

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PORTRAIT D'UNE DAME DE LA COUR DES VALOIS LITHOGRAPHIE D'ALEXAKDBE TOUPEY M. Alexandre Toupey nous a donné successivement l'Homme, de la galerie Liechtenstein, par Jean Fouquet, et le Dauphin Orland, que les critiques les plus qualifiés ont attribué tour à tour au Maître de Moulins, à Bourdichon et même à Albert Durer. On ne retient cette dernière opinion que pour son étrangeté, mais elle montre l'étude un peu désordonnée des attributions basées sur la pure et simple autorité des rapprochements. C'est parfois amusant ! Je ne sais plus à qui les spécialistes modernes reportent le présent portrait de femme. Je me garderai bien d'émettre une idée; la personne représentée elle-même était autrefois une dame d'Aubigny. L'est-elle encore? Je ne l'affirmerais pas. On disait Corneille de Lyon comme auteur possible, mais il paraît que des Italiens ont tout fait à la cour de France. Si nous avons eu jamais un portraitiste, c'était, ou un Italien comme le Maître de Moulins (!), ou un Flamand comme les Clouet ou Corneille. Tenons notre langue, car il y a en ce moment des redresseurs de torts qui auraient vite dit le définitif sur la question, et ce serait sûrement le contraire de nous. Ce n'est pas la peine. Donc, M. Toupey s'est mis à ces traductions d'oeuvres anciennes avec une patience, une conscience et un souci de vérité très louables. Son Dauphin Orland est un petit chef-d'oeuvre, et son Fouquet de la galerie Liechtenstein une oeuvre de très belle façon. Il est d'ailleurs un graveur à l'eau-forte original, un véritable artiste. Par ce temps de besognes faciles et lâchées, trop facilement admirées, il se donne la peine de dessiner, de composer, et se contente difficilement. C'est un primitif dans la belle acception du mot. HENRI BOUCHOT