Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/366

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A PROPOS D'UNE OEUVRE DE BOSCH AU MUSÉE DE GAND ARMI les tableaux qui figurèrent à l'exposition des Primi- tifs flamands à Bruges, en 1902, l'un des plus remarqués l'ut incontestablement un très curieux et très rare Portement de Croix peint par Hieronymus van Aken, dit Bosch (flg. 1). Cette oeuvre figure dans le Catalogue critique de M. Georges H[ulin] de Loo[tenhulle] 1, qui lui consacre les lignes suivantes : «  Une des oeuvres les plus impor- tantes du maître hors d'Espagne. Autant les copies et les imitations d'après Bosch sont fréquentes, autant sont rares les oeuvres originales de ce grand innova- teur et chef d'école. Celles-ci ont presque toutes été achetées pour l'Espagne, où elles se trouvent encore 2, surtout à l'Escurial. Deux de ses tableaux se trouvent au musée de Vienne. De plus, on en signale un au musée de Saint-Germain-en-Laye3, un dans une collection particulière, à Berlin, et quel- ques-uns en Italie (?). Jusqu'ici les musées belges n'en renfermaient aucun ». Ajoutons qu'il ne s'en trouve pas au Louvre. Longtemps Bosch ne nous fut guère connu que par ce qu'en dit Karl van Mander, dans son Schilderboek. On le considérait exclusivement comme un peintre amusant, peignant « les bamboches et les diableries ». 1. Georges H. de Loo, Exposition des Primitifs flamands. Catalogue critique, etc. (n° 285 du cat.), Gand, A. Siffer, 1902. 2. D'après H. Hymans, le Livre des peintres de Cari van Mander (trad. et commentaires, Paris, 1884), «  Philippe II n'en possédait pas moins de seize, dont huit périrent dans l'incendie du palais du Prado ». 3. A ce sujet, voir J. Schmidt-Degener, Un tableau de Jérôme Bosch au musée municipal de Saint-Germain-en-Laye (Gazelle des Beaux-Arts, 1906, t. I, p. 147 à 154).