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Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/388

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BIBLIOGRAPHIE 319 Singer, a réparti les eaux-fortes en trois classes : dans la première, celles qui lui paraissent certaines ; dans la seconde, celles qui lui semblent douteuses ou qui, dans l'état où elles sont reproduites, ne laissent plus reconnaître la main de Rembrandt; dans la troisième, les pièces qu'il rejette. Il est regrettable que, dans un livre de ce genre, qui n'est nullement un catalogue critique, où l'on ne trouve aucune étude détaillée des différentes pièces, mais seulement — et pas toujours — de courtes notes, certaines d'entre elles soient placées dans la deuxième et la troisième classe, contrairement à l'opinion commune, pour de seules raisons de sentiment. On s'étonne de voir reléguer dans Tune l'Annonciation aux bergers (B.44),et dans l'autre VÉphraïm Bonus (B. 278) et le Grand Coppenol (B. 283). La place manquerait ici pour une discus- sion. Je me bornerai à faire remarquer que M. Singer se trouve indiquer comme douteuses ou fausses des gravures dont l'authenticité est rendue bien probable par- le fait, qu'elles figurent comme ouvrages de Rembrandt sur l'inventaire de Clément de Jonghe, Adam et Eve (B. 28), OU le Retour de l'enfantprodigue (B. 91) par exemple, et qu'il rejette sans hésiter le Sylvius (B. 266), dont il existe une épreuve avec dédicace de l'artiste, et la Saskia « en cheveux » (B. 347), de 1634, copiée dès 1635 par W. Hollar sous le nom de Rembrandt. Enfin, s'il est nécessaire d'attirer l'attention sur la part prépondéranteprise par les élèves du maître à certaines planches, telles que la Grande descente de Croix (B. 81) ou VEcce Homo (B. 77), on n'a pas plus le droit de les retran- cher de son oeuvre que les peintures de la galerie Médicis de celui de Rubens. Le volume de M. Singer n'en, rendra pas moins grand service : les clichés sont bons, les notes sont précises et l'introduction expose clairement l'historique de la question — toujours controversée, on le voit — de l'oeuvre vrai de Rembrandt. P. A. Musée royal des beaux-arts d'Anvers. Catalogue descriptif. —Anvers, J. Bou- cherii, 1905, 2 vol. in-18. M. Pol de Mont, conservateur, et le conseil d'administration du musée d'Anvers viennent de publier une nouvelle édition du catalogue des collections dont ils ont la garde ; la précédente édition remontait à 1874 et, depuis longtemps épuisée, elle avait été remplacée par un catalogue abrégé : c'est assez dire si le besoin d'un ouvrage plus complet se faisait sentir, et si la publication de ces deux volumes, traduits du néer- landais par M. E. van Bladel, va réjouir les visiteurs du musée et plus généralement tous les travailleurs. De ces deux volumes, l'un est consacré aux maîtres anciens, l'autre aux modernes. Le premier est de beaucoup le plus important, et si l'on veut se faire une idée des enrichissements du musée depuis 1874, on remarquera que le précédent catalogue énumérait seulement 629 peintures pour la partie ancienne, alors que celui-ci en indique 870, parmi lesquelles environ 300 n'ont jamais été ni décrites ni mesurées. Il y a peu de choses à dire sur la méthode suivie par le rédacteur : à la suite du nom de chaque auteur, pris dans l'ordre alphabétique, on lit d'abord un résumé biographique, puis le titre de l'oeuvre avec ses dimensions, sa description, son his- toire, sa provenance, sa signature (souvent reproduite en fac-similé), l'indication des gravures, copies, restaurations, etc.; en un mot, tout ce que peuvent souhaiter