Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/435

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LA REVUE DE L'ART 358 croix, à propos du tableau des Baigneuses, disait : «  Le paysage est d'une vigueur extraordinaire, mais comme le peintre y a adapté une scène de nu qui n'est que l'agrandissement d'une étude indépendante, les figures n'ont pas de lien avec ce qui les entoure. » De même, il déclarait à pro- pos des Lutteurs : «  Le fond tue les figures ». Si vous considérez au Louvre le tableau de la Remise de chevreuils , vous jugerez que les ani- maux ne parti- cipent pas de l'at- mosphère du paysage, et qu'ils sont artificiels, qu'ils « sentent l'a- telier ». Pour pein- dre des chevreuils et des cerfs, Cour- bet, évidemment, avait recours plu- tôt au naturaliste qu'à la nature. Combien, au con- traire, la réalité du paysage est pro- fonde ! «  Faites HECTORBERLIOZ. donc avec un pinceau», s'exclamait Courbet, «faites donc des rochers comme cela, que le temps et la pluie ont rouilles par de grandes veines du haut en bas ! » Personne, en effet, ne les peignait comme lui. Un tableau tout à fait admirable, et où les figures sont en intime et exquis accord avec le paysage, c'est les Demoiselles de village. Je m'y arrête un instant, parce que j'ai eu la bonne fortune de le voir récemment; le rêver-