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Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/446

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>AUL RENOUARD 367 les rues ne l'empêchèrent pas de faire très consciencieusementson métier d'élève d'un membre de l'Institut. C'est avec zèle qu'il aida le « patron » à représenter Apollon charmant les bêtes au son de sa lyre, et il devait en être récompensé, puisque c'est grâce à Pils et à son plafond qu'il trouva le moyen d'entrer, par la petite porte, qui est la bonne, à l'Académie natio- nale de Musique. L'Opéra permit à Renouard de compléter cette éducation de l'oeil, de la main et de l'esprit que la rue avait commencée. La rue offre à tout le monde sa comédie fugitive, et si tout le monde ne sait pas en tirer parti, c'est que tout le monde ne sait pas la regarder; l'Opéra vu des coulisses,' c'est "un spectacle de privilégiés, mieux encore, c'est l'envers d'un spectacle. C'est déjà très Bien que nous soyons loin du temps où la Guimafd régnait en France sur là cour et sur la ville, le théâtre et la danse ont conservé sur les Français leur prestige traditionnel, et l'Opéra est resté le temple, à la fois officiel et familier, où les représentants de l'État peuvent, sans déroger à leur dignité, l'oublier un peu. Écrivains et politiques, musiciens et financiers y fraternisent dans le culte de la musique et du théâtre, le monde littéraire et le monde parlementaire y communient aiistocratique-