TROIS ARMES DE PARADE AU MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE DE BADAJOZ ALGRÉ la loi qui exige l'existence d'un musée dans toutes les capitales des provinces espagnoles, nombre de ces capitales n'en ont pas ; quelques-unes en ont de tels qu'il vaudrait mieux le néant. D'autres ont fait de louables efforts pour créer un musée provincial, mais ces collections, qui pourraient et devraient être si riches, restent misérables, faute d'argent, et aussi, comme disent les Espagnols, faute d'aficion. C'est, malheureusement, le cas du Musée archéologique de Badajoz , ou la commission des Monuments n'a reussi en quarante ans, qu'à rassembler quelques épaves des arts du temps passé. Il faut convenir d'ailleurs que les habitants semblent fort peu intéressés à ces débris, et l'on se demande ce qui pourrait bien stimuler le zèle de ceux qui ont la garde de ces souvenirs anciens et la mission d'en rechercher d'autres, car les étran- gers sont rares qui se détournent des voies classiques du tourisme pour visiter cette région lointaine, ou qui, de passage à Badajoz, se préoccupent de rechercherla salle obscure où sont entassées sans ordre des oeuvres sans grand mérite. Cependant, le musée a un catalogue rédigé avec soin par le respectableD. Tomàs Romero de Castilla, secrétaire de la Comision de Monumentos depuis 1867, et sans lequel, sans doute, Badajoz serait au rang d'Albacete ou de Cuenca '. Ce catalogue décrit 63 objets préhistoriques ; la série gréco-romaine (120 numéros) compte quelques statues romaines sans valeur, des inscriptions romaines, des vases sans importance, une figurine archaïque en bronze, un Atlas peut-être, qui ne manque pas d'intérêt. Les collections hispano-arabe et hispano-chrétienne ne sont pas plus riches, et le médaillier, dans son ensemble, ne compte que 931 pièces. Je ne crois pas que depuis 1896, date du catalogue, aucune série se soit fort, augmentée. 1. Invenlario de los objelos recoyidos en el Mitseo arqueolôgico de la Comision provincial de Monumentos de Badajoz, sâcalo â luz D. Tomâs Romero de Castilla, secretario de dicha corporation. — Badajoz, 1896.
