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Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/47

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M. SERIZIAT
gravure de m. carle dupont, d’après david



L
es portraits de M. et Mme Seriziat une des « révélations » de l’Exposition centennale de 1900 et une des acquisitions les plus heureuses que le musée du Louvre ait faites depuis lors, proclament aujourd’hui, sur ce panneau de la salle des Sept-Cheminées où ils flanquent le portrait de Mme Récamier, ce qu’il y a de plus séduisant et à la fois de plus sincère dans l’art de Louis David, ce par quoi aussi le peintre des Horaces et du Sacre se rattache à la lignée des plus grands maîtres et s’élève au-dessus des théories d’écoles et des caprices de la mode.

Naguère, M. Carle Dupont donnait ici-même une gravure d’après Mme Seriziat[1] : il avait si heureusement pénétré le sentiment de grâce simple qui fait le charme de cette peinture : il avait si finement rendu la délicatesse de son coloris, qu’on ne pouvait souhaiter traduction plus juste et plus plaisante de ce chef-d’œuvre, dont voici aujourd’hui le « pendant ».

Le portrait de M. Seriziat, en costume de chasse, a fourni à M. C. Dupont l’occasion de renouveler son précédent succès : élégante sans pose et précise sans sécheresse, la silhouette de M. Seriziat s’enlève sur un fond clair, et l’on goûtera tout particulièrement le talent qu’a déployé l’artiste à rendre, avec une entente parfaite des valeurs, l’habit bleu, le gilet blanc et la culotte chamois de son modèle.

E. D.
  1. Voir la Revue, t. XVI, p. 441.