Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/470

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ROIS ARMES DE PARADE 387 comme des archéologues compétents, au dire de M. Romero de Castilla, l'ont pensé ? Je ne le crois pus. Les Phéniciens, an contact des peuples créateurs dont ils furent les courtiers, se sont crée un art décoratif qui vaut moins par l'imagina lion que par la technique, et l'adresse des ouvriers a qui l'on doit les armes de Badajoz permet, en effet, de songer aux Phéniciens. Mais à côté de la technique il y a La conception, l'ins- piration, en un mot l'originalité de l'objet d'art. Or je ne pense pas qu'un critique ayant la connaissance de l'art hybrique et froid des Phéniciens puisse s'arrêter Fie 4. — CIIPIS D'ALMEDINILLA. Musée de Madrid. longtemps à l'idée qu'ils soient ici en cause. D'ailleurs, il faudrait alors admet Ire que les auteurs des sabres d'Almedinilla, qui étaient certainement des Ibères, auraient purement et simplement copié des modèles importés, et nous savons qu'il est plus qu'improbablequ'il en ait été ainsi. Car, même les plus barbares des primitifs Ibères ont toujours interprété ce qu'ils voyaient, quel qu'ait été du reste le succès de leur interprétation, et leur imitation n'a jamais été un esclavage. D'autre part, je ne fais aucune difficulté, au contraire, de penser que l'on peut retrouver dans le choix de la tète de cheval, par exemple, et du dragon ailé, le souvenir et l'influence de l'Orient ', 1. M . Romero de Castilla, après avoir dit que des archéologues compétents ont jugé vraisem- blable que les amies soient phéniciennes ou carthaginoises, ajoute : «  Ils donnent pour raison les