Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/50

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UN DISCIPLE DE GOYA EUGENIO LUCAS LES étoiles attirent et retiennent dans leur orbite des astres d'im- portance moindre, qui gravitent autour d'elles et deviennent leurs satellites. Ainsi font les grands maîtres : Rembrandt est suivi de Govaert Flinck, Velazquez de Martinez del Mazo, Chardin de Jeaurat, Goya, enfin, d'Eugenio Lucas. Ce qu'il y a de surprenant chez Lucas, c'est que, né à Madrid en 1824, quatre ans seulement avant la mort du peintre ordinaire de Charles IV, il se soit d'instinct, sans l'avoir cherché ni voulu, à ce point identifié avec lui, que nombre de ses oeuvres, et non des moindres, passent aujourd'hui pour des productions du maître aragonais. Elles en ont jusqu'à un certain point l'aspect, et, si le peintre de Fuendetodos n'avait pas existe et n'avait montré à ce disciple posthume la voie qu'il a suivie avec une constance et une ténacité sans pareilles, celui-ci pourrait être considéré comme un artiste de tout premier ordre. Les élèves directs de Goya furent d'ailleurs peu nombreux. Tout au plus peut-on citer Asensio Julia, Luis nil Ranz et Leonardo Alenza. Les deux premiers, Asensio Julia, plus connu sous le sobriquet de