Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/506

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LES PRIMITIFS ESPAGNOLS


I

LES PROBLÈMES — LES MOYENS D’ÉTUDE


L’ histoire de l’art n’a connu jusqu’à nos jours que trois écoles de peintres constituées et florissantes avant le XVIe siècle : l’italienne, la flamande et la germanique. Les vieux panneaux, avec ou sans fond d’or, qui se trouvaient dispersés hors d’Italie, de Flandre ou d’Allemagne, étaient partagés, un peu au hasard, entre Fra Angelico, Jean Van Eyck et Albert Dürer. Aujourd'hui, une nouvelle école de « primitifs[1] » a pris rang à côté de celles dont la renommée était consacrée. La France a revendiqué ses droits et retrouvé ses titres. Il est temps de rendre les siens à l’Espagne.

Une aventure toute récente, et qui a fait quelque bruit, doit mettre les historiens en éveil. Sir Julius Wernher, le grand collectionneur de

  1. Je conserve ce mot à la mode, comme un titre qui a le don d’attirer la curiosité, et sans me dissimuler ce qu’il y a d’arbitraire, pour ne pas dire pis, à qualifier de « primitifs » un Kilippo Lippi, un Van Eyck, un Fouquet.