Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/522

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LES PRIMITIFS ESPAGNOLS 429 comme partout, était curieux do panneaux « gothiques ». C'est pendant la guerre civile, qui fit tant de ruines parmi les monuments his- toriques et les mausolées royaux d'Espagne, que des primitifs fla- mands, comme le Triomphe de l'Eglise sur la Synagogue , fuient lires des sacristies. Quelques pri- mitifs espagnols les accompa- gnèrent à Madrid. Panneaux et toiles furent entassésdans les salles de l'Académie de San-Fernando : une commissiony choisit un grand nombre d'oeuvres, qui, transpor- tées dans un des couvents sup- primés, celui de la Trinidad, y formèrent le premier Musée na- tional d'Espagne. La curiosité de quelques érudits se porta sur les panneaux si longtemps oubliés. En 1852, l'Académie de l'Histoire achetait pour ses collections le grand triptyque du monastère aragonais de Piedra, daté de 1390, produit merveilleux et unique en son genre du mariage de l'art chrétien et de l'industrie musul- mane. En 1867, un musée archéo- logique était créé à Madrid. Il recueillit quelques tableaux du xvc sièclequi provenaientd'Aragon. En 1872, le musée du Prado devint le Musée national : les tableaux du musée de la Trinidad y trouvèrent asile. Dans le vaste palais, les vieux peintres des retables d'Avilaet de Tolède furent traités en parents pauvres Cliché E. Bertaux. L'ARCHANGE SAINT MICHEL. Détail d'un retable dans la chapelle épiscopale de Ségorbe.