Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/68

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LES SALONS DE 1906 51 et tous ces paysages sont des eaux-fortes, Tous ? Pas absolument. Quelques graveurs sur bois se sont arrêtés devant la nature, mais Lepère est absent et sa place reste vide : ce n'est pas M. P, Colin qui la peut tenir (il lui fau- drait du moins travailler à s'éclaircir); ai M. P.-E. Vibert, un des mieux doués parmi les mo- dernes xylographes, mais que l'on a vu par- fois faire meilleure figure : et pas davantage M. P. Baudier, encore que ses ruelles des Go- belins et des bords de la Bièvre soient aussi «  lepèresques » de fac- ture que d'intention. Rien dans tous ces grands bois qui em- poigne ou qui retienne. Et quoi d'étonnant à cela ? A chaque procédé selon sa fin : au bois, l'illustration dans le texte, puisque sa tache grasse est la seule dont les valeurs s'accordent avec celles d'une page d'imprimerie ; à l'eau- forte, le hors-texte, la A. MAYEUR. — PORTRAIT DE MME LECREUX. Burin original. feuille blanche ayant sa vie en soi et susceptible, tantôt de cueillir a fleur de cuivre les plus fins griffonnages de la pointe, tantôt d'aller chercher au creux des tailles les noirs profonds et veloutés, Taut il y a que, cette année où l'illustration rationnelle est supérieurement représentée aux Salons, on aura la joie de constater que l'eau-forte — l'eau-forte originale, s'entend — y occupe une place plus large que jamais et se recommande par un nombre considérable d'épreuves de qualité.