Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/74

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LES SALONS DE 1906 53 lesquels il apparaît que Whistler, comme aussi MM. Seymour-Haden et Pen- nell, ont exercé la plus heureuse influence. Ceux-là savent, en ne retenant dans un paysage à l'eau-forte que l'essentiel du dessin, atteindre au maxi- mum de l'effet ; leur secret, c'est qu'ils suggèrentplutôt qu'ils ne racontent, mais avec combien de persuasion, de justesse et d'esprit ! Souvenirs d'Espagne de l'américain 11 .-A. Webster ; souvenirs de Florence, de Londres et de Paris, de l'anglais Heddley-Fitton, qui réalise à sa façon l'entente cordiale en exposant simultanément aux deux Salons ; souvenirs de Venise du canadien Clarence Gagnon (notamment un canaletto ombreux, où les reflets dansants sur l'eau ont été fixés avec une étonnante virtuo- sité); souvenirs d'Angleterre de Mrs. Kemp-Delch, — ils devraient étudier tout cela, les artistes de chez nous, si bien doués pour la plupart, et auxquels il ne manque que de savoir être sobres ; et, ce disant, je pense à M. Pinet, à l'alsacien A. Koerttgé, à M. Eug. Charvot (ces deux derniers pré- sentés naguère aux lecteurs de la Revue), à Mlle Versel, à M. Huault- Dupuy, à M. Stavros Homère, un peintre tout nouvellement venu à l'eau- forte et qui, du premier coup, s'y conquiert une place ; à MM. Haig, Robin, etc. ; et encore à MM. Marcel Bertrand, R. Binet, M. Achener (voyez son Pêcheur, dans le dernier numéro de la Revue), qui nous ra- mènent à la Société nationale. Là aussi, la contre-partie, — la note large, précise, concise, dans le « goût anglais », — domine sans conteste : c'est M. Mac Laughlan, que les lecteurs de la Revue connaissent de longue date, mais que nous n'avions pas encore vu dessinateur aussi serré et coloriste aussi subtil; c'est M. Béjot, qui retrouve « ses » quais de Paris, après une étude comparée des quais de Londres; c'est M. Synge, autre virtuose du croquis gravé selon la formule Whistler-Pennell; il voisine avec M. J. Beurdeley, qui se dégage et progresse d'année en année; c'est encore M. Dauchez, dont la Revue publiait récemment une des eaux-fortes, au charme tout de rude sincérité. A quelque distance de ces premiers rôles, on groupera ceux-ci, qui ne sont, il s'en faut, ni des «utilités», ni des comparses : M. Ch. Jouas ( le Square Notre-Dame), M. H. Paillard (le Soukh des forgerons), M. Cottet, qui se grave lui-même, MM. Tandefelds, Suréda, R. Spence, Sprinkmann, H. Lerolle, etc. Mais, isolées au milieu des gravures originales, les Deux Misses Linley de Gainsborough, dont M. Waltner a donné une si brillante transcription;