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Page:Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, année 1919.djvu/129

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translation des cendres du général hoche.

Les officiers et les sous-officiers composant les délégations officielles des corps d’armée ;

Les officiers et leurs familles.

Les élèves de notre lycée portant la couronne offerte par la Ville. Nous défilons entre deux rangées de maisons basses, maisons d’ouvriers, magasins de village ; toutes les portes et fenêtres sont ouvertes et laissent apercevoir des habitants silencieux, têtes nues, auxquels sont mélangés de nombreux soldats américains cantonnés dans la pays.

Au cours de notre marche, nous passons, sur notre gauche, le long d’un alignement compact d’enfants, petits garçons, petites filles, qui sont sortis de l’école. Nous regardons avec intérêt toutes ces petites têtes, toutes ou à peu près surmontées de cheveux d’un blond filasse, et dont les physionomies nous paraissent, sans aucun parti pris, plutôt laides et souffreteuses. L’enfant allemand n’a-t-il pas plus souffert que le restant de la population du régime restrictif auquel la guerre a dû le soumettre. Quel sentiment germe dans toutes ces petites caboches, quel souvenir leur laissera cette cérémonie d’aujourd’hui, où ils voient passer devant eux ce groupe d’où émergent les képis scintillants de notre généralissime et de nos officiers généraux, où se mêle les uniformes des armées alliées ? Réflexion qui nous hante, et ce n’est pas une des moindres suggestions des heures que nous vivons depuis que nous sommes en terre allemande. Nous nous reportons aussi par la pensée vers notre ville, dont nous sommes les délégués. Quelle proportion aurait prise une cérémonie comme celle d’aujourd’hui, si elle avait eu pour théâtre la cité où seul repose le cœur de notre héros ? Aurait-elle eu la grandeur de celle à laquelle il nous est donné d’assister ?

Mais la traversée de Weissenthurm est terminée ; le cortège s’engage par un chemin étroit donnant accès au tertre sur lequel se dresse le monument, où nous lisons sur la face tournée vers le Rhin :

l’armée de sambre-et-meuse
à son général en chef
HOCHE

On contourne un soubassement de maçonnerie et, par une