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Page:Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, année 1919.djvu/142

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translation des cendres du général hoche.

réaction, professeurs, négociants, employés, artisans, tous étaient très inquiets, très agités à la pensée de voir le pays retomber sous ses anciens maîtres.

Le grand mouvement aboutit à la proclamation de la République cisrhénane. Cette proclamation était toute platonique, puisque cette révolution n’était représentée que par un drapeau ; mais, néanmoins, c’est le seul geste par lequel la population put témoigner de sa volonté de ne pas retomber sous la tyrannie que les armées françaises avaient abolie.

Pendant que ce mouvement se développait sur les bords du Rhin, le coup d’État du 18 Fructidor avait changé la composition du Directoire, qui donnait dans son sein la majorité aux partisans des frontières naturelles.

Des instructions furent envoyées à Hoche : « Le Directoire exécutif a vu avec satisfaction l’élan vers la liberté des habitants de la rive gauche du Rhin. Mais il importe à ces peuples eux-mêmes que vous dirigiez ces élans et que vous les portiez, non à chercher à se former en république particulière…, mais plutôt à solliciter leur prompte réunion à la République française. » Cette annexion se produisit peu après par acclamations.

La lettre du Directoire était datée du 16 septembre 1797 ; Hoche ne devait pas la recevoir, car il mourut le 19.

Il succomba à un mal mystérieux. Depuis quelque temps, son tempérament excessivement robuste avait accusé quelques traces de lassitude et, sans ralentir son activité dévorante, il avait dit à son médecin : « Donnez-moi un remède contre la fatigue, pourvu que ce ne soit pas le repos. » C’est le 17 septembre que, terrassé par le mal, il s’étendit sur son lit de douleur où il succomba le 19. À Coblence, le drapeau vert, blanc, rouge de la République cisrhénane ombragea son cercueil en même temps que le drapeau français. Son armée lui éleva ce monument qui est, dans sa noble simplicité, digne d’une grande époque et d’un grand homme.

Dans sa courte carrière, Hoche eut le temps de déployer ses qualités de soldat et de chef, de citoyen et d’homme d’État. Sa vaste intelligence, sa connaissance des hommes et son caractère intrépide étaient mis au service d’un patriotisme ardent et d’une profonde conviction républicaine. Parmi les héros de la