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translation des cendres du général hoche.

par MM. de Nolhac et E. Bourgeois, dans les réserves du Musée de Versailles.

Et le journal se demande pourquoi des copies en bronze de ces morceaux n’iraient-elles pas compléter le monument de Weissenthurm ?

Il nous appartient de répondre, et il serait à souhaiter que la réponse ne se fit pas trop longtemps attendre pour que ceux qui auront l’honneur d’apporter un nouveau témoignage de notre souvenir au héros qui « monte la garde au Rhin », trouvent encore auprès de lui de belles troupes françaises pour lui rendre les honneurs.

Pourquoi faut-ils que les engins rudes et formidables qui vomissent aujourd’hui la mort, avec leurs projectiles méphitiques, ne soient plus ces canons aux formes élégantes, aux ornements artistiques, aux inscriptions décoratives, qui, comme le disait le général Lefebvre en 1797, lançaient la « foudre guerrière » par leur âme de bronze ? Quelle belle revanche du sort si le tombeau de Hoche avait pu être orné par les trophées de l’armée de Mangin !

En essayant de rendre compte des quatre journées que nous avons passées en Alsace-Lorraine et aux pays rhénans, nous n’avons pas eu la prétention d’apporter une contribution à l’étude de problème dont se préoccupe en ce moment l’opinion publique. Nous avons voulu simplement en retracer la physionomie et fixer les impressions ressenties au cours de notre rapide voyage. Peut-être trouvera-t-on qu’elles sont trop uniquement empreintes d’une allégresse victorieuse. On nous le pardonnera, j’espère, quand on se rappellera que celui qui a écrit ces lignes est né à la vie militaire en 1870, qu’il a passé quarante années dans l’armée à attendre les jours de réparation, et que ce sont ces jours-là qu’il vient de vivre, dans l’ivresse de son rêve réalisé.

Colonel J. Meunier,
Adjoint au Maire de Versailles.

Novembre 1919.