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Page:Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, année 1919.djvu/163

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les souvenirs de m. j.-a. le roi.

Trois uhlans prussiens venaient d’arriver ; le maire n’avait pas voulu traiter avec eux, mais avec un officier supérieur. Ils se sont en allés et l’on n’a plus rien revu de la soirée…..

Lundi 19.

Les Prussiens ne sont pas encore entrés dans la ville, mais, depuis 5 heures du matin, on entend une vive canonnade du côté de Meudon. La canonnade n’a cessé que vers midi. Sur les 10 heures, un parlementaire prussien est venu à la Mairie et a annoncé par Versailles le passage d’un corps d’armée. Une capitulation a été signée et les Prussiens ont commencé à entrer en ville par la rue des Chantiers, vers 1 heure et demie. Un corps d’environ 40, 000 hommes, cavalerie, infanterie, artillerie et bagages, n’a cessé de défiler jusqu’à 6 heures du soir. Une partie a suivi la route de Saint-Germain et l’autre celle de Marnes. Ce qui m’a fait le plus de peine et de honte, c’est lorsque la musique d’un de ces corps a joué en défilant la Marseillaise. Ce sont généralement de belles troupes et qui paraissent peu fatiguées. Une trentaine de zouaves français étaient désarmés et prisonniers au milieu d’eux. À leur passage, la foule qui regardait passer s’est découverte et les a acclamés. On m’a dit qu’au milieu de la foule qui encombrait la rue Saint-Pierre, plusieurs de ces zouaves ont pu s’échapper par le passage Saint-Pierre. Triste journée ! Que va faire Paris, devant ces masses qui commencent à l’entourer ? On nous a dit le soir que les troupes françaises qui avaient attaqué le corps du côté de Meudon avaient été obligées de se retirer sous les forts. Les Prussiens ont établi leur ambulance dans le Château. Ils refusent les soins des médecins français et ne sont soignés que par les leurs. Nous voilà dès ce moment isolés et sans nouvelles de Paris et peut-être du reste de la France. Que Dieu nous protège !

Mardi 20.

Aujourd’hui, on n’a entendu que peu de canonnade. La journée d’hier s’est passée près de Meudon, entre les troupes françaises et les Prussiens, a été très meurtrière de part et d’autre. Un grand nombre de blessés des deux nations arrivent dans les ambulances. Dans la journée, il est encore entré