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Page:Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, année 1919.djvu/290

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le site et la croissance de versaille.

buttes : au sud de la butte Saint-Antoine, la dépression occupée autrefois par l’étang de Clagny, aujourd’hui par la partie basse du quartier Notre-Dame ; au sud de la butte du Château, la cuvette où se trouvent la pièce d’eau des Suisses, le Potager et la partie ouest du quartier Saint-Louis ; au sud de la butte Montbauron, les bas-fonds où étaient les étangs de Porchefontaine, occupés aujourd’hui par le quartier du même nom. Ajoutons, circonstance favorable, que les buttes n’étaient pas complètement entourées de marécages. Si la butte Saint-Antoine est nettement séparée des deux autres, elle se rattache au plateau de Fausses-Reposes par le plateau de Glatigny, sans descendre à moins de 130 mètres ; de même, la butte Montbauron se soude par des seuils d’au moins 130 mètre à la butte du Château, d’une part, et de l’autre, aux plateaux de Picardie au nord et de Satory au sud, au point de rapprochement entre les deux plateaux que nous avons indiqué. L’existence de ces seuils moyens entre les buttes et vers les plateaux du pourtour devait faciliter les communications et l’extension de la ville, en atténuant les inégalités du relief. Tel est l’espace relativement varié et accidenté où nous allons suivre le développement de Versailles.

II. — Le Village primitif et l’emplacement du Château.

Le vieux village de Versailles était adossé aux flancs sud et sud-est de la butte du Château ; il évitait ainsi le sommet même, battu des vents, où il ne devait guère y avoir que le moulin, et la dépression marécageuse côtoyée par le chemin qui menait à Paris les troupeaux de Normandie. Le village de Montreuil, lui aussi, était sur les flancs sud et sud-est d’une butte, la butte Montbauron ; c’est bien le site classique à flanc de coteau de beaucoup de villages de la région parisienne. L’agglomération était non seulement un centre de défrichement et d’agriculture, mais aussi une étape, la plus voisine de Paris, pour les rouliers et conducteurs de bestiaux ; la population était donc une population rurale de cultivateurs, de bûcherons et d’aubergistes.

Tel est le site que Louis xiii choisit pour y construire son « petit château de cartes ». Il est certain que son caprice aurait pu le porter ailleurs ; remarquons cependant, en évitant de