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Page:Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, année 1919.djvu/299

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le site et la croissance de versailles.

sailles, et le séjour à Montreuil, dans de vastes et belles propriétés, de la sœur et d’une belle-sœur de Louis xvi, indiquaient que le village de maraîchers tendait à prendre de l’importance et à devenir une annexe de Versailles.

Au sud de l’avenue de Paris, le quartier des Chantiers, prolongé par le Petit-Montreuil, était encore bien peu étendu, mais de relations plus faciles avec le centre de la ville. Il avait comme axe principal la rue des Chantiers (route de Choisy), où se groupaient, sur une ancienne sablière, des chantiers de bois et des entrepôts qui lui donnaient l’air de faubourg qu’il a en partie gardé ; le long de l’avenue de Paris, des maisons bourgeoises et des jardins. À l’est, le quartier ne dépassait pas la rue de Noailles, au delà de laquelle il n’y avait plus que des jardins et quelques belles propriétés, notamment celle du ministre Vergennes ; et, plus à l’est encore, la grande plaine de Porchefontaine, un moment choisie comme champ de manœuvres pour l’instruction militaire de Louis xv, n’avait qu’une ferme et plusieurs étangs en partie desséchés.

Tel était Versailles en 1789 ; on voit que son accroissement, considérable depuis la fin du règne de Louis xiv, était encore faible, si l’on regarde le Versailles actuel ; et il ne s’était vraiment fait que dans les deux dépressions qui encadraient au nord et au sud la butte du Château et le seuil qui la relie à la butte Montbauron ; sous Louis xv, la moins basse et la moins humide, le Parc-aux-Cerfs, avait prolongé au sud le vieux Versailles ; sous Louis xvi, la plus basse et la plus ingrate, sur l’emplacement asséché et comblé de l’étang de Clagny, avait formé le prolongement au nord de la ville neuve.

(À suivre.)

A. Cans.