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Page:Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, année 1919.djvu/330

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chronique.

vers 1770, par J.-B. Le Paon (1738-1785), pour la décoration d’une galérie du Palais Bourbon, à Paris, dans laquelle le prince de Condé avait voulu commémorer les victoires de son illustre ancêtre. Le Paon peignit en pendant au Rocroi la bataille de Nordlingen (acuellement en dépôt à l’École militaire de Saint-Cyr), ainsi que quatre dessus de porte ; François Casanova reçut la commande de deux autres combats : ceux de Fribourg et de Lens. En 1835, Louis-Philippe fit retirer la suite des peintures décoratives du Palais Bourbon ; les deux Casanova furent exposés au Louvre, les deux Le Paon ont mené une vie errante ; il est malheureusement impossible de songer actuellement à une reconstitution complète de ce remarquable ensemble de peintures historiques militaire.

Enfin, des portraits d’artistes du xixe siècle s’offrent pour la première fois à la vue du public ; ceux de : Pierre-Narcisse, baron Guérin (1774-1833), d’après F. Bouchot, don du duc de Trévise et de M. Poulet ; du paysagiste Henri Harpignies (1819-1916), par Édouard Dubufe, en 1876 (legs Harpignies), et du peintre militaire Édouard Detaille (1848-1912), par Aimé Morot, en 1899 (legs Detaille).

G. B.
Le plafond de Durameau et l’Opéra.

M. le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts s’est préoccupé de rendre l’Opéra de Louis xv à sa destination première. Dans une interview qu’il a accordée récemment, il s’est exprimé ainsi :

« Nous souhaitons très vivement voir organiser… à Versailles une grande semaine d’art à laquelle, dans de magnifiques manifestations d’ensemble, tous nos théâtres seraient appelés à collaborer. Pendant cette semaine-là…, Versailles deviendrait en quelque sorte le Bayreuth.. de l’Art classique du xviie siècle, dans tout l’éclat de son esprit et dans toute la perfection de ses ordonnances. »

La bienveillance de MM. les Questeurs semble assurée à cette restitution d’un si haut intérêt pour l’art français. Celle-ci paraît n’être plus qu’une question de temps et de crédits.

Les projets qui s’agitent autour de cette salle ont engagé M. Deruaz, l’éminent architecte en chef du Sénat, à remettre au jour le célèbre plafond de Durameau.