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Page:Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, année 1919.djvu/365

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le site et la croissance de versailles.

buts du quartier de Clagny, ne devaient se réaliser qu’environ vingt ans plus tard. C’est vers 1880 qu’on commença à percer de nouvelles voies et à bâtir des villas qui transformaient le vieux faubourg. L’ouverture en 1883 de deux grands boulevards réclamés dès 1846 et maintenus en projet par la Commission de 1852 eut pour effet de donner au quartier une nouvelle et large issue vers la ville (le boulevard de la République) et de dégager le centre du quartier autour de l’église, en ouvrant une voie dans la direction nord-sud, le boulevard de Lesseps. Autour de ces deux voies et comme elles, de nouvelles rues se couvrirent de villas ; plus au sud, on construisit d’autres villas dans des impasses ouvertes sur la rue Champ-Lagarde (celle-ci conservant son aspect rural), le long des vieux chemins du village (rues Saint-Charles, Saint-Jules, des Condamines) ; enfin, plus près de l’avenue de Paris et de Viroflay (parc Chauchard). Au nord du boulevard de la République, Montreuil est resté plus ancien, sauf une sorte de petite cité mi-ouvrière, mi-rurale dont les maisonnettes neuves et les jardinets sont groupés parmi des monticules et des carrières de sable rose au flanc sud de la butte de Picardie : de ce côté, le lotissement n’est pas achevé ; il y a là des vues splendides, le voisinage des bois, mais des pentes bien raides et la proximité de la Voirie. Enfin, la butte Montbauron, point culminant de Versailles (156 mètres) et qui jouit d’un air vif et d’une vue très large, était demeurée un îlot entouré de maisons ; elle a fini par se garnir de villas, mais l’enclos des réservoirs limite la place disponible et la raideur des pentes rend les communications difficiles[1]. Depuis 1893 seulement, une rue carrossable monte sur la butte et cette rue (Jacques-Boyceau) est restée la seule voie d’accès (avec la grimpette du Janicule et l’impasse Jouvencel). La butte reste donc relativement peu peuplée et assez isolée.

Dans son ensemble, Montreuil est la partie de Versailles qui a l’aspect le plus varié parce qu’au contraire des quartiers neufs du nord, il s’est construit non dans un parc, mais sur l’emplacement d’un ancien village, et en en respectant quelques traits : à côté

  1. Dès 1846, on avait songé à tracer deux routes carrossables traversant la butte du nord au sud et de l’est à l’ouest, projet écarté comme gigantesque en 1852 ; en 1859, on se serait contenté de rues pour les piétons, avec pentes raides et escaliers comme à Saint-Cloud.