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Page:Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, année 1919.djvu/366

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le site et la croissance de versailles.

de la rue de Montreuil, commerçante, populeuse et d’aspect assez vulgaire, on y voit deux larges boulevards avec des villas dont quelques-unes ont fort grand air, d’autres rues bordées de villas plus modestes, d’autres encore qui ont l’air de chemins de campagne longés de murs, avec des champs de légumes et de fleurs, des pépinières, de grands parcs avec bois et prairies, débris encore imposants des beaux domaines du xviiie siècle ; plus au nord, vers la rue de la Ceinture, une sorte de faubourg, petit mais assez mal peuplé et d’aspect plutôt misérable, s’étend jusqu’au bois, et tous ces aspects sont proches les uns des autres, parfois dans la même rue[1]. Le dessin encore irrégulier des rues, malgré des travaux d’alignement et la rectitude des voies nouvelles, évoque toujours le labyrinthe villageois du xviiie siècle, et la population quoique beaucoup plus nombreuse et mélangée, a gardé en partie par la présence de nombreux maraîchers, son caractère rural : saint Fiacre y a encore sa rue, sa chapelle et sa fête traditionnelle, et une importante colonie bretonne achève de donner au quartier une physionomie plus originale que celle des autres quartiers neufs de Versailles.

5o Porchefontaine.

Le quartier de Versailles qui s’est le plus peuplé dans ces dernières années est sans doute celui de Porchefontaine. Dans cette grande plaine encadrée par les bois des Gonards et de Viroflay, il n’y avait encore, vers la fin du xixe siècle, qu’une grande ferme entourée de ruisseaux, restes d’anciens étangs, et quelques maisons ou entrepôts sur les lisières, le long de l’avenue de Paris ou de la rue des Chantiers[2]. Sous le second Empire, on y avait dessiné un champ de courses, d’où le nom de rue des Tribunes ; de la ferme et du ruisseau voisin, il reste un amas de décombres, un fossé bourbeux, et les noms de rue de la Ferme et rue de la Fontaine. Tout un quartier encore inachevé s’est construit dans cette dépression. Quand on l’aperçoit du chemin

  1. La rue de la Bonne-Aventure a été reconstruite en villas dans sa partie ouest et brusquement n’offre plus que de vieilles maisons à l’est du pont du chemin de fer, et l’on pouvait encore voir, il y a quelques années, une vieille ferme de l’aspect le plus rural contiguë à la dernière villa moderne du boulevard de la République.
  2. Le quartier des Chantiers s’est développé autour de la gare après 1840 ; l’église a été construite à cette époque.