Bâton de chef d’orchestre d’Augusta Holmès.
(Œuvre et propriété de Mme Renault des Graviers. — Dessin de M. F. Prodhomme.)accents qu’inspirèrent à la musicienne irlandaise
les malheurs de l’Irlande : larges et pathétiques
dans le Noël d’Irlande, un des meilleurs échantillons
du style grave d’Augusta Holmès ; rythmés
avec éclat dans la Chanson des Gars d’Irlande.
Enfin, dans la troisième partie du Ludus pro patria,
des accords fièrement martelés rendent avec
une mâle rudesse le labeur cyclopéen des forgerons
de l’épée française.
Signalons en terminant un aspect plus calme et comme estompé de ce talent naturellement exubérant, qu’il chant l’amour ou l’héroïsme. Il n’est certes pas le moins heureux, et nous devons savoir beaucoup de gré à notre outrancière de la simplicité pénétrante, de bon aloi et de bon style, à laquelle elle a quelquefois plié sa manière excessive dans l’interprétation des légendes d’un caractère mythique et populaire. Elle se peut observer dans des mélodies comme Fleur de Neige, les Trois Pages et ce fameux Noël qui chante dans toutes les mémoires, si joliment empreint de grâce naïve et pastorale. « Ce don si rare de l’accent populaire, peu de musiciens — a écrit M. Reynaldo Hahn — l’ont eu à l’égal d’Holmès, et c’est à lui qu’elle devra l’immortalité, l’immortalité véritable, celle qui brave les générations, les siècles, les évolutions humaines et sociales, et qui enfin survit au nom même qu’elle a illustré. »
« Versailles — a écrit M. Marcel Batilliat dans le bel article nécrologique qu’il consacrait à Augusta Holmès — doit garder avec beaucoup de tendresse, avec beaucoup de piété, le souvenir d’une admirable artiste qui l’aima fervemment et dont le suprême désir fut de reposer à jamais parmi la noble sérénité qui ajoute ici à la majesté