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Page:Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, année 1919.djvu/58

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les écuries royales de versailles.

furent affectées à des services publics, service de la Municipalité ou de la régie des Domaines nationaux.

Pendant les mois de septembre, octobre et novembre 1792, le peintre Guillaume, dit Emeri, fit à une quinzaine de voitures les modifications nécessaires. Ce travail fut fait « pour le service et par les ordres de messieurs de la Municipalité de Versailles », sous la surveillance de Sorel, piqueur aux Petites-Écuries, « chef des chevaux de chaise », et qui avait été constitué « gardien des voitures de la Petite-Écurie et autres effets de sellerie des attelages du ci-devant roi ».

Les chiffres et armoiries du ci-devant roi sont effacés et remplacés par les bonnets rouges de la liberté ; au-dessus du bonnet est peint un ruban tricolore dans lequel sont écrits les mots : « Liberté, Égalité ». Sur une chaise à deux places, ces mots sont remplacés par l’inscription : « Domaine national de Fontainebleau ». Au nombre des voitures ainsi utilisées sont : « la chaise à deux places des Petites-Écuries pour le service des chirurgiens de quartier », trois chaises à deux places venant du Chenil, « le tape-cul des Petites-Écuries », la berline à quatre places « servant ci-devant pour le service des femmes de chambre », le cabriolet de « Mesdames ci-devant » et « la litière fond gris de la reine ci-devant ».

On comprend qu’on ait employé pour le service des armées les chevaux des Écuries royales ; mais une idée au moins étrange fut de vouloir faire servir au transport des troupes les voitures de luxe. Trente-deux voitures provenant de la liste civile et des émigrés avaient été sorties des remises pour être envoyées à l’armée du Nord, d’où elles devaient transporter en Vendée des bataillons de volontaires. Cet acte de vandalisme souleva des protestations.

Par arrêté du 14 mars 1793, le Département de Seine-et-Oise chargea une commission, composée de membres du Département, du District et de la Municipalité, d’examiner les voitures qu’on voulait sacrifier.

Le 15 mars, les commissaires procédèrent à leur mission. Parmi les voitures qui furent l’objet de leur examen, figuraient notamment « une voiture en forme de berline, les panneaux dorés en plein, et l’intérieur garni et couvert en velours ciselé galonné en or….. une berline, panneaux fond vert à guirlandes