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de l’hiver, et dont la salubrité est garantie par une inclinaison sufïisante du sol, puisqu’on y signale une extrémité supérieure, un milieu et un bout inférieur. Il y bâtit des maisons dans une enceinte carrée, entourée de murs qui paraissent construits en briques séchées au soleil, et qui sont évidemment destinés à en interdire l’accès aux bêtes féroces et aux maraudeurs. Le diamètre de cette enceinte ne peut pas être évalué à moins de 60 kilomètres par quiconque sait quel trajet un cheval oriental peut parcourir chaque jour sans dépérir. On est donc plutôt en dessous qu’au-dessus de la vérité en évaluant à 3.000 kilomètres carrés la superficie de cette enceinte ou vara.

La lumière qui éclaire par elle-même l’intérieur du vara (verset 92) est évidemment un autel du feu, preuve de l’antiquité du culte de cet élément qui, de l’Airyana vaeja, s’est répandu dans l’Inde, en Perse, en Asie-Mineure, en Grèce et en Italie, avec les migrations aryennes.

En sage administrateur, Yima se préoccupe de former un peuple aussi bien doué au physique qu’au moral, et possesseur de belles espèces animales et végétales, ce qui est l’un des côtés typiques du caractère arya, plus que partout accusé dans les indications constantes du Véda ; et c’est dans ce but qu’il transporte dans le vara tous les « germes producteurs » capables de concourir à l’accomplissement de ses désirs (versets 70-86).

Quoique le sens de ces versets soit assez clair pour être compris par tout le monde, nous ferons cependant sur le mot taokhman, germe, qu’emploie l’auteur du deuxième fargard, quelques réflexions nécessaires pour bien montrer que le çufra de Yima ne peut pas être une charrue. Ce mot taokhman qui a tous les sens propres et figurés