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AVANT-PROPOS
Personne n’ignore que, jusqu’au dix-neuvième siècle, la linguistique a subi le sort des autres sciences naturelles : née comme elles de concepts a priori et non de l’observation des faits, elle se résumait en un monde d’ingénieuses conjectures et d’étymologies hasardées.
On sait comment, à l’aide du parallèle scientifique du sanskrit et du zend avec le grec et le latin, le gothique et le tudesque, le lithuanien et l’esclavon, M. Bopp fonda, il y a cinquante ans, la linguistique indo-européenne.
On sait aussi comment cette méthode historico-comparative, appliquée ensuite aux langues syro-arabes dites sémitiques, puis aux idiomes finno-tatares, etc., etc., créa des branches nouvelles et spéciales sur l’arbre de la science des