pour arriver, à force de rapprochements et d’inductions, à la découverte des lois qui présidèrent au devenir de chacun des idiomes congénères. Le premier, il comprit que chaque langue est un tout vivant, doué d’un développement continu, et dont chaque mode d’être successif est inexplicable sans la connaissance des phases ou des états antérieurs traversés déjà par le même organisme.
Bientôt la linguistique indo-européenne prêta la rigueur de ses procédés historico-comparatifs à l’étude des langues dites sémitiques, et nous assistâmes à la naissance d’une phonologie et d’une lexiologie syro-arabe avec l’hébreu pour clef de voûte, j’allais dire pour sanskrit.
En 1836, et mieux encore en 1849, les travaux de M. Schott fondèrent la linguistique finno-tartare.
Je m’arrête car ce n’est pas ici le lieu d’esquisser l’histoire de chaque linguistique spéciale, ni de montrer comment elle concourt, pour sa part, à la formation de la science des langues ou de la linguistique générale. Je me hâte donc de rentrer dans le sujet déjà trop vaste de cet article.
Ce qui frappe tout d’abord, dans la linguistique indo-européenne, c’est l’état d’admirable conservation où nous est parvenu le sanskrit, celui des épopées comme celui des Védas. Son frère de l’ancienne Bactriane, le zend, le suit de très près sous ce rapport. Le grec vient ensuite, surtout par son dialecte éolien. Le latin, lui, semble tenir le milieu entre le grec et le gaélique. Aux derniers confins des langues celtiques et sur les limites du germanisme, se trouve placé le kymrique (gallois et bas-breton). Voici maintenant les langues germaniques ou teuto-scandinaves, confinant elles-