retrouve les traces dans les légendes des autres branches du système indo-européen.
Or, à un moment donné dans l’histoire des peuples qui chantèrent les hymnes védiques, la nature nouvelle des contrées tropicales modifia la religion primitive des poëtes les plus anciens de notre littérature. L’homme, qui partout et toujours chercha l’explication des phénomènes dont il est le témoin, ne put trouver alors à la question de l’orage qu’une solution théologique ; mais la civilisation plus avancée chez les tribus du pays des sept rivières, donna naissance au mythe d’Indra, moins empreint de fétichisme que celui de Parjanya.
Telle est dans l’histoire du Sapta-Sindhou l’importance de ce mythe, que je me contenterai, pour aujourd’hui, de l’exposer avec quelques détails, me réservant de traduire et de commenter, dans un autre article, le 32e hymne du premier mandala du Rig-Véda, où la foi populaire en la puissance d’Indra est si admirablement dépeinte.
Un mauvais esprit, sous la forme d’un immense serpent, et du nom de Ahi (le serpent), de Çuṣṇa (le desséchant), de Vṛtra (le gardant, le retenant), retient dans ses cavernes de nuages les pluies comparées au lait de vaches nourricières. En dépit de ses ruses, de sa puissance, de sa grandeur, Ahi est attaqué par Indra qui, après avoir bu le sôma pour se donner du cœur, s’arme de la foudre forgée par Tvaṣṭṛ une des formes d’Agni. Le résultat du combat est la mort d’Ahi, qui laisse ainsi les eaux porter la fécondité sur la terre. Ceci est, paraît-il, la peinture exacte du commencement de la saison des pluies dans l’Inde. Après une sécheresse horrible, le ciel se couvre de montagnes de nuées amoncelées ; le tonnerre gronde épouvantablement ; les éclairs déchirent