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tées et indéfiniment prolongeables de la langue. Assez souvent ce Ṛ se change, soit en a, soit en u, même sur le terrain de la langue mère ; et c’est ainsi que BHṚG, fléchir, rompre, devient BHAG et BHUG. Mais le plus souvent, au lieu de s’affaiblir ainsi, le Ṛ se renforce en R demi-consonne dans les groupes ra, ri, ru (rou), ar, ir, ur. Vous trouverez, par exemple, à côté de Ṛdh, s’étendre fortement, croître, s’élever non-seulement ARDH et URDH, mais encore RUDH, avec la même origine et la même signification.

À son tour, la demi-consonne R s’affaiblit parfois en Ṛ vocal.

Aux sept voyelles que nous venons de voir l’aryaque ajoute quatre diphthongues, ou voyelles doubles : ai et âi, au et âu (prononcez partout les deux voyelles composantes : aï, aou, etc).

La diphthongue ai est d’ordinaire un renforcement de i, comme dans la prononciation de l’i anglais terminant une syllabe ou la constituant à lui seul, tandis que âi est souvent une pure augmentation de ai, équivalant à a+ai. Du monosyllabe verbal i, aller, par exemple, l’aryaque fait ai-mi, je vais.

La diphthongue au (prononcez toujours aou avec un a très rapide) est à u (ou), comme ai () est à i : c’est un renforcement de cet u par l’appoggiature vocale a.

Ici encore l’augmentation de durée amène le chant de la voyelle et par conséquent le changement de pôle : a + au = âu, comme a + à = â, comme a + â = â. Ainsi le verbe BHUG, fléchir, rompre, fera, par renforcement de u en au, bhaug-â-mi, je fléchis (première pers. sing. du prés. de l’indicatif), tandis qu’il oflfrira, au parfait, une augmentation de cet au dans bu-bhâug-ma, j’ai fléchi.