cette langue. C’est de ces ouvrages que je veux parler ici, en recherchant s’ils ont été scientifiquement faits et quelle somme de lumières ils peuvent apporter à la solution des problèmes que soulève chaque jour la science générale et positive des langues.
Dans sa Notitia utriusque vasconiæ, Paris, 1638, in-4o, Oihenart, auteur basque estimé, consacre quatre chapitres (les chapitres xi et xiv de la première partie, p. 35 à 62) à sa langue maternelle. Le premier établit que les a et ac, qui terminent les mots, sont les articles singulier et pluriel ; le second et le troisième tendent à prouver que le basque a été la langue antique de l’Espagne ; le dernier a pour objet les particularités du basque et sa manière de conjuguer et de décliner. Naturellement Oihenart se guide sur les grammaires latines et grecques de son temps. Dans ce chapitre, Oihenart montre que le basque ne connaît pas la distinction des genres ; qu’il y a deux déclinaisons, l’une avec l’article, l’autre sans l’article ; qu’il n’y a pas d’accusatif ni de vocatif ; que le nominatif a une forme agissante ; qu’il y a un cas de négation, d’interrogation ou de doute (c’est le suffixe ic, partitif de M. Duvoisin, infinitif de M. Inchauspe, datif-actif de M. de Charencey) ; que les verbes indéfinis se divisent en deux classes, ceux dont le participe passé se termine en tu et ceux dans lesquels il se termine autrement ; qu’il y a un nom verbal plutôt qu’un infinitif. Oihenart admet ensuite deux conjugaisons : la première, qu’il appelle propre ou simple, n’est applicable qu’aux verbes de la première classe (ex. noa, je vais ; dégit, je fais) ; la seconde, composée, impropre ou périphrastique, est applicable à tous les verbes (ex. joan nis, je vais ; egiten dut, je fais). Puis il expose la combinaison des trois formes de l’auxiliaire avec les trois participes présent, passé et futur, ce qui forme neuf temps : je suis aimant, j’ai été aimant, je serai aimant ; je suis ayant aimé, j’ai été