ayant aimé, je serai ayant aimé ; je suis devant aimer, j’ai été devant aimer, je serai devant aimer). Pour lui, il y a six modes (indicatif, conjonctif, optatif, conditionnel, impératif, participe). Oihenart fait voir enfin comment les conjonctions sont remplacées par des syllabes additives, et comment s’expriment les diverses relations de sujet et de régime par des modifications dans les flexions verbales. Cette petite dissertation est exempte des enthousiasmes et aussi des erreurs qui se rencontrent dans les ouvrages des Basques qui ont écrit après lui sur leur langue.
La grammaire de Larramendi, publiée à Salamanque en 1729 et réimprimée à Saint-Sébastien en 1853, porte ce titre prétentieux : El imposible vencido ; arte de la lengua vascongada. Elle est divisée en trois parties : la grammaire proprement dite, la syntaxe et la prosodie. Le brave jésuite a calqué les grammaires latines et grecques ; il parle des substantifs, des adjectifs, des adverbes. La déclinaison a les six cas classiques ; le verbe est toujours composé (la forme simple est qualifiée d’irrégulière). L’auteur, ne sachant comment faire entrer dans le cadre classique les diverses modifications que subit le verbe pour exprimer les relations de sujet et de régime, en fait autant des conjugaisons ; c’est ainsi qu’il détaille vingt et une conjugaisons actives. On voit que ce livre ne saurait être qu’un objet de curiosité ; ce serait un assez mauvais ouvrage pour celui qui voudrait connaître la vraie nature de la langue basque. Mais il ne faut pas oublier sa date.
Le même auteur a publié un dictionnaire trilingue, espagnol, basque et latin, qui est également de peu d’utilité. Que faire d’un énorme volume, calqué sur le premier dictionnaire espagnol venu, et où l’auteur a conservé les expressions les plus étrangères à l’esprit du basque ? Ce dictionnaire est précédé d’une très longue introduction, où l’auteur pieux