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nées d’un verte au sens de produire, créer, ou de poser, constituer, faire (GA, sanskr. et jan, produire, engendrer ; DA ou DHA, sanskr. dhâ, poser, constituer, établir, angl. to do), etc., etc., terminaisons dont les formes latines les plus obvies sont —licus, —lix, —lis, —bus, —bilis, —ficus, —genus, —gnus.

Or, toutes ces désinences significatives, à base pronominale ou à base verbale, peuvent s’enter l’une sur l’autre et amener les différents degrés de dérivation. Ainsi, sur le terrain de la langue latine, le nom aryaque DAna. la chose donnée, sanskr. dânam, DOnu-m (m étant ici le signe du neutre) le DOn, s’adjoint la terminaison objective (passive) —tus, —ta, —tum, à base de pronom démonstratif TA, pour former le dérivé du second degré Dona-tu-s (s étant ici le signe du nominatif masculin singulier), celui à qui l’on fait don, le gratifié, d’où le dérivé de troisième degré dona-ti-on, l’action de faire un gratifié ou un donatum.

Ce qu’on appelle conjugaison, verbe conjugué n’est encore qu’une manière de dérivation. Ainsi l’aryaque PA, garder, sustenter, nourrir, uni au pronom de la première personne, MA, moi, a donné PAmi, sanskr. pâmi, je garde, et PAmasi, sanskr. pâmas, nous gardons. Le même verbe PA dans sa conjugaison avec le pronom de la troisième personne TA, celui-ci, ceci, il, a donné PAti, il garde, sanskr. pâti, et PAnti, ils gardent, sanskr. pânti. Des syllabes accessoires, certaines variations des pronoms-désinences et de la voyelle radicale, sont chargées de représenter les différences de nombre, de mode et de temps.

Dans la langue aryaque, les dérivés dissyllabiques, ou de premier degré, sont de beaucoup les plus répandus. Viennent ensuite les dérivés trisyllabiques ou de second degré. Rares sont les tétrasyllabes.