le marbre en lettres d’or, c’est que le cri de joie des Basques pyrénéens et des euscariens antiques se compose des syllabes ia, ia, ô, ô, ô ! » Il resterait seulement à démontrer deux choses : l’existence du mot iao pour exprimer l’idée de Dieu et le monothéisme primitif des Basques.
Arrivons à la période contemporaine ; des ouvrages mieux faits ont paru. Citons d’abord la petite brochure du prince L.-L. Bonaparte, Langue basque et langue finnoise (Londres, 1858) ; elle nous apprend beaucoup de choses, notamment le principe suivant lequel les finales des mots se modifient harmoniquement en prenant l’article dans certains dialectes.
Le verbe basque de M. l’abbé Inchauspé, volume énorme, qu’on désirerait voir réduit à un format plus portatif, présente un exposé méthodique de l’ensemble de la conjugaison basque dans le dialecte souletin. Comme ses devanciers, l’auteur admet une seule déclinaison à beaucoup de cas, une seule conjugaison composée, un seul verbe. Le verbe a quatre formes : 1o forme première ou capitale, eçkentsen dut, « je l’offre » ; 2o forme régie exquisitive, yakin du nori eçkentsen dudan, « il a su à qui je l’offre ; » 3o forme régie positive, erraiten dut eçkentsen dudala, « je dis que je l’offre ; » 4o forme incidente, nola eçkentsen béitut « comme je l’offre. » M. l’abbé donne les quatre traitements : indéfini, masculin, féminin et respectueux ; le masculin ou le féminin peuvent s’employer lorsqu’on parle à un homme ou à une femme. Le prince L.-L. Bonaparte indique l’existence d’un traitement enfantin, à l’adresse des petits enfants. Remarquons à cet égard la tendance des langues agglutinantes à distinguer les enfants des hommes faits : en tamoul, aucun des mots qui désignent les petits enfants ne sont masculins ou féminins.
M. Inchauspé comprend dans la conjugaison neuf formes