analyse quelconque ; tout était fondu, indivisible, synthétique. Tout était laissé à l’instinct (la raison surgissait à peine) et le règne de l’instinct opérait des prodiges d’aveugle régularité, d’aveugle immensité. » Dans notre opinion, les langues dravidiennes appartiennent à une période de l’agglutination bien plus ancienne que celle du basque ; celui-ci est voisin de la flexion, les autres sont plus proches du monosyllabisme primitif. Du reste, je suis d’avis que l’on ne connaît pas encore suffisamment la nature intime du basque pour pouvoir prononcer définitivement sur une question aussi importante. Il faut avant tout s’attacher à terminer l’analyse du basque.
M. le capitaine Duvoisin a publié en 1866 une petite brochure sur la déclinaison basque. Il n’admet que neuf cas. Cet ouvrage est intéressant, mais il laisse beaucoup à désirer sous tous les rapports. L’auteur, en outre, a un style à lui, parfois inintelligible. M. Van Eijs lui reproche notamment, avec beaucoup de raison, la phrase suivante : « aitaren, génitif de aita (père), est en même temps le passif indéfini du pronom possessif absolu aitarena (la chose du père). »
Il y a quelques mois, M. Van Eijs vient de rééditer un Essai de grammaire basque, publié par lui en 1865, en français, à Amsterdam. C’est le traité le plus scientifiquement fait que je connaisse sur le basque, le plus intéressant sans contredit et le plus simple. L’auteur a complété et développé les aperçus de Humboldt. Son ouvrage n’est qu’un essai, mais on sent qu’il pourra faire la vraie grammaire complète du basque.
Un professeur à la Faculté des sciences de Bordeaux, M. Baudrimont, vient de faire paraître une Histoire des Basques ou Escualdunais primitifs, restaurée d’après la langue, les caractères ethnologiques et les mœurs des Basques actuels. Ce travail est divisé en trois parties.