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Je ne m’arrêterai pas à la première (elle contient l’exposé de la méthode suivie par l’auteur), quoique j’y trouve des assertions qui me semblent très contestables ; dans la seconde, M. Baudrimont cherche, à l’aide du vocabulaire, quelles ont été les mœurs, les coutumes, etc., des Basques ; la troisième donne le résumé de ces recherches, et l’ouvrage se termine par des tableaux comparatifs. Dans ces deux dernières parties, l’auteur a fait involontairement de grandes erreurs : il s’est trop fié à son dictionnaire ; il ne paraît point savoir le basque et n’a pas habité dans le pays basque ; il a pris le dictionnaire de Larramendi, dont nous avons parlé plus haut, et l’a courageusement dépouillé, mais il n’a pu malheureusement s’apercevoir que l’excellent jésuite n’a pas craint de fabriquer des mots de toutes pièces ; par exemple, les expressions correspondantes à géométrie, métaphysique, botanique, etc., sont de pure invention. Larramendi a pris les mots basques terre, plante, etc., et les a réunis aux mots art, mesure, etc. ; d’autres fois, il a purement et simplement transcrit des mots espagnols. Je reproche encore à M. Baudrimont de regarder trop facilement comme primitivement basques des mots évidemment empruntés au latin, à l’espagnol, au français.

Quoique ce volume repose tout entier sur le vocabulaire, l’auteur y a inséré, à la fin, quelques notions grammaticales : elles sont très incomplètes : l’alphabet y est tronqué, l’article y est méconnu, le verbe y prend un infinitif présent et futur (ce sont en réalité deux formes du verbe décliné), etc. Enfin, M. Baudrimont affirme qu’une déclinaison fort étendue remplace l’article, qu’il y a en basque « un seul verbe qui se modifie pour conjuguer activement ou passivement, » que le verbe basque « n’est pas contracté en un seul mot et présente tous ses éléments primitifs : le nom, le pronom et le verbe proprement dit. » J’ai à présenter, en dernier lieu, une obser-