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tain nombre d’idées accessoires de temps, de mode, de voix, de personne et de nombre. Tout le monde connaît le double système de flexions (déclinaison et conjugaison) chargé de représenter ces deux ordres de modifications transitoires. Tout le monde sait aussi de quel profond mystère a été enveloppée durant tant de siècles l’origine de ces désinences significatives qui parfois embrassent dans leur unité complexe de si nombreux rapports.

Eh bien ! grâce au parallèle de toutes les déclinaisons et de toutes les conjugaisons indo-européennes, la science est parvenue à reconstituer l’immense majorité des formes organiques premières de chaque cas dans chacun des trois nombres (singulier, duel, pluriel) et dans chacun des trois genres, de chaque terminaison verbale caractéristique dans les divers modes des temps principaux et des temps secondaires.

Elle serait bien longue la liste de tous les travaux fragmentaires qui ont amené de proche en proche la vaste synthèse dont le Compendium de M. Schleicher est aujourd’hui l’expression la plus complète et la plus claire. Ne leur déplaise, cette dernière qualité est surtout bonne à louer lorsqu’on parle des écrivains de la docte Allemagne, fussent-ils des meilleurs.

Ce vaste classement de terminaisons organiques est dominé par une seule loi, qui pourrait, ce me semble, être formulée ainsi :

Toute désinence appartenant, soit à la déclinaison, soit à la conjugaison aryaque, est constituée par un ou plusieurs mots ayant vécu d’une vie propre avant de devenir l’organe ou les organes d’une fonction grammaticale quelconque.

Toujours l’absorption de deux ou plusieurs formes re-