la voyelle finale, comme nous en verrons des exemples tout à l’heure, soit, ce qui est plus général, qu’elle l’abrège, comme nous le remarquons ici.
Du reste, nous retrouvons cet e dans le lithuanien (Dèwe), dans le borussien (Deiwe), et en particulier dans le latin (Domine pour l’aryaque DAMANA, eque, pour AKVA, etc). Dans cette dernière langue, les vocatifs des deux noms communs filius et genius, et ceux de tous les noms propres en ius (excepté ceux qui sont adjectifs et ceux qui viennent du grec) appartiennent aussi à cette classe : filie, horatie ; seulement, ie n’est contracté ici en î : filî ; Horati. C’est donc à tort que les grammaires latines font du vocatif de ces mots une forme exceptionnelle. L’ombrien a conservé ie : Fisorie, Sancie, etc. Dans les autres exemples de la grammaire latine, nous trouvons, tantôt le thème simple : rosa, puer, soror, cornu ; tantôt le nominatif : manus et dies, ce qui a toujours lieu dans les noms neutres ; et, d’après une remarque de Buttmann (Grammaire grecque développée, p. 180), on peut dire en général que les mots qui ont rarement occasion d’être employés au vocatif, comme le sont les noms neutres, prennent, en ce cas, la forme du nominatif.
De même, au pluriel, le vocatif des langues indo-européennes est semblable au nominatif.
Nous avons placé tout à l’heure rosa parmi les vocatifs qui reproduisent purement et simplement le thème. Nous sommes ici en contradiction avec M. Bopp, qui, dans le § 205 de sa Grammaire comparée, dit que le latin prend toujours pour le vocatif la forme du nominatif, a à l’exception des masculins de la 2e déclinaison. » Nous maintenons notre affirmation, que le vocatif rosa n’est autre chose que le thème. En effet, s’il est semblable au nominatif, c’est que ce dernier cas est devenu bref par une