masculin, féminin et neutre ; nous devons donc d’abord dire un mot des genres.
Le masculin est, selon les grammaires classiques, le genre le plus noble ; disons seulement, pour être moins absolu, que le masculin est le genre qui exprime la plus grande somme de force, de vigueur. Aussi ce genre est-il rendu par la sifflante S, reste de SA, substitut de TA, démonstratif le plus énergique.
Le féminin, le plus gracieux des genres, et cela, sans conteste, est rendu en sanskrit, et en général dans le système indo-européen, par une voyelle longue, douce, moelleuse, voluptueuse même, si l’on veut y mettre quelque attention. On sait que Manou avait fait une loi de donner aux femmes des noms terminés par des voyelles longues : « Que le nom de la femme, dit-il, soit facile à prononcer, doux, clair, agréable, propice ; qu’il se termine par des voyelles longues, et ressemble à des paroles de bénédiction. » Manou, II, 33. Trad. de Loiseleur-Delongchamps. Paris, 1838.
Il nous reste à parler du neutre, c’est-à-dire, selon le mot même (neuter = ni l’un ni l’autre), de ce genre secondaire, bâtard, qui n’est ni le masculin, ni le féminin, et que les grammairiens indiens appellent klîva, c’est-à-dire eunuque. Le neutre se forme par l’addition au thème d’un M, reste du pronom MA, démonstratif des objets éloignés ; on voit que c’est tout l’opposé du masculin, qui se forme par SA.
En sanskrit, le neutre n’a pas, pour se distinguer du masculin, de thèmes différents ; il se contente seulement d’abréger la forme désinentielle aux cas les plus marquants.
Chez les Grecs, le M caractéristique de l’accusatif et neutre permute avec le N, la nasale des dents comme M