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6. — Yad añga dâcuṣe tvam, agne bhadram, kariṣyasi | tavet tat satyam angirah[1].

Analyse, etc.

Añga, du verbe ANG ou AG (voir plus haut Agni, 1re strophe), brûler, briller, luire.

Dâçuṣe (cfr. yaçasa, 3e strophe). Au lieu de son sens admiratif, la racine daç a conservé ici sa signification de faire tenir, offrir.

Tvam, pronom de la 2e personne, en lat. tu.

Bhadram, lumineux ; heureux, gai, gr. φαιδρος, de bhad, racine secondaire de BHA, briller.

Kariṣiyasi, 2e p. sing. de kariṣyâmi, fut. du verbe primitif KR, faire, en grec, on trouve κρεω, et en lat. creo.

Tavet, composé de tava, gén. du pronom de la 2e per. et de la conjonction it, seulement, du pron. it ou id, cela, un.

Tat pour tad, pronom démonstratif, relatif à yad.

Angiras, cfr. anga, et agni. Je reviendrai plus bas sur la signification mythologique de cette épithète.

7. — Upa tvâgne divé-dive doṣâvastar dhiyâ vayàm namo bharanta emasi[2].

Analyse, etc.

Upa, auprès, en gr. υπο, lat. sub, goth. uf, all. auf, lith. et russe po, a aussi le sens de vers, comme dans le cas qui se présente.

Doṣâvastar, composé : 1o de doṣâ, la nuit, la malfaisante de duṣ, mal, en grec, en composition δυς…, de DWI, DU, fendre, diviser, détruire ; 2° et de vastar, du

  1. Quod vero offerenti tu, ô Agnis, magnificum fececeris, tui ergo certe illud bonum (erit), ô-tu-qui-angiras-es.
  2. Ad te, ô Agnis, quotidie, o noctis-expulsor, cum devotione nos venerationem ferentes imus.