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mutations.

Voyelles.

A se change en e assez souvent, soit dans le corps d’un mot, soit au commencement :

Agace, egacé ; agacer, egacer ; allonger, elonger ; allumette, elumette ; allumer, elumer ; argent, ergent ; arriére, erière.

V. fr. abayer, abeyer ; fr. charbon, cherbon ; chardon, cherd&ii ; charrette, chérette ; charpente, clierpente ; charrée, cherrée ; charrue, cherrue ; faner, fener ; façon, fesson ; glaner, glener ; harpon, lierpon ; jardin, jerrftn ; marque, nierque ; nuage, niiège, etc.

Il se change aussi en o : danger, donger ; essanger, essonger ; armoire, ormoire ; payer, poyer ; saupoudrer, soupoudrer.

Ai devient agn : chaîne, changne ; v. fr. Champaigne, Champangne ; v. fr. montaigne, montangne ; saigner, sangner ; araigner, arangner, etc.

A est remplacé par i : igniau, agneau ; ignelle, agnelle.

Il s’ajoute au commencement de quelques mots : amonition, munition.

E se change en a, surtout dans les pays où la prononciation est traînante : bouteille, boutaille ; conseil, consail ; cresson, crasson ; écouter, acouter ; flétri, flâtri ; sommeil, sommail.

Ou en o : meunier, mounier ; nœud, nou ; peur, pou ; résine, rosine ; seul, sou ; cellier, sollier ; gueule, goule.