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l’Avesta place à l’est de l’Airyana vaeja, dont il fait le séjour des dieux, et sur le sommet duquel Yima sacrifie (yesht v, 24-27) pour obtenir la souveraine puissance et la victoire sur les populations anâryennes. On reconnaît également la mer Vouruskasha, située au sommet du Hara barezaiti, et répandant ses eaux sur la terre, dans les glaciers éternels de l’Alalau. Le récit mythique du yesht viii, relatif à la victoire de Tistrya, génie de l’Orient, remportée prés de la mer Vouruskasha, sur Apaosba, démon de la sécheresse et de la stérilité, est d’ailleurs une allusion très-claire à l’origine orientale des rivières qui étaient alimentées par les glaciers éternels de l’Alalau, et qui arrosaient l’Airyana vaeja.

Enfin la situation attribuée à l’Airyana vaeja satisfait en outre à une donnée des « commentaires du Véda, qui sont eux-mêmes d’une époque reculée et en langue védique et nous montrent les populations aryennes de l’Inde venant du nord-ouest avec leurs croyances et leurs dieux. » On lit, dans cette phrase, nord-est au lieu de nord-ouest, à la page 180 de La science des religions de M. Em. Burnouf ; mais c’est une faute d’impression ; M. Em. Burnouf nous l’a déclaré lui-même, et sa rectification nous avait déjà été indiquée par le sens général de son alinéa et par la comparaison de plusieurs passages de son Essai sur le Véda.

Certaines autres régions de l’Asie satisferaient certes à un plus ou moins grand nombre des données qui viennent d’être exposées ; mais le district d’Alatau est le seul qui satisfasse à toutes, et l’on est par conséquent forcé de reconnaître que c’est lui qui est l’ancienne patrie des Aryas, c’est-à-dire le lieu où ils ont acquis les principaux